Ados : les premières vacances sans les parents
Les vacances d'été approchent à grands pas et votre ado vous réclame de partir avec ses copains. Cette volonté d'autonomie est naturelle. Ne vous offusquez pas. Au contraire, accompagnez-le dans cette quête à l'émancipation.
C'est bien connu, les voyages forment la jeunesse. Mais à partir de quel âge pouvez-vous laisser votre ado sans vous ?
« Vers le début du lycée, vous pouvez le laisser passer quelques jours avec des copains dans un camping à proximité ou dans la maison prêtée par les parents d'un ami », conseille le Pr Philippe Duverger, pédopsychiatre au CHU d'Angers. « Cela lui permettra de faire la découverte de l'autonomie, sans se mettre en danger. »
Plus tard, lâchez du lest, ne rechignez pas à le laisser partir. « Le vrai métier des parents est d'apprendre à se séparer », lance le pédopsychiatre. « Aimer quelqu'un, ce n'est pas l'avoir sous la main en permanence. Faire de nouvelles expériences participe à son évolution, au fait de se découvrir lui-même.»
Pour autant, lorsqu'avec votre ado vous aborderez le sujet des vacances, accompagnez-le dans son projet (destination...), dans son autonomie progressive. Faire cette expérience ne doit pas signifier, pour lui, être dans la précarité. Ni, pour vous, être dans l'inconnu et ne rien savoir de son périple.
Aborder tous les sujets
Première chose : élaborez des règles ensemble. Cela ne signifie pas le « fliquer ». Simplement, discutez en amont de certains sujets comme la sexualité, l'alcool, les dangers de la route... Ne le faites pas sur un ton moralisateur, mais cherchez plutôt à connaître ses points de vue. Aidez-le à mesurer les éventuels risques.
Autre élément : inutile de l'appeler tous les jours. Ce ne seraient plus des vacances. Mais assurez-vous qu'il sache où vous contacter en cas de besoin.
Enfin, dernier point, la question de l'argent de poche. « Se responsabiliser, c'est aussi avoir pensé au projet et mis de l'argent de côté », continue Philippe Duverger. « En tant que parents, vous pouvez bien entendu participer, mais ne pas tout payer ». Encore une fois, discutez-en en amont.
Source : Interview du Pr Philippe Duverger, 30 avril 2018
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